En même temps, le problème selon moi, c'est qu'on laisse le petit agir comme ça, non?
Pas d'autorité légitime pour sanctionner la conduite ou l'inconduite du petit (et probablement de la gang qui vient avec). L'intimidation continue jusqu'à ce que des situations comme celle dont nous avons été témoins survienne. Y'a personne qui met ses culottes, ni les instituteurs, ni la direction de l'école, et le petit maudit qui a fait ça (avant de manger ses shorts) doit être un ange à la maison (je spécule, on s'en doute).
Une fois que c'est arrivé, là, le directeur, l'enseignant, toute la
crew s'y mettent. Or, ils n'ont rien vu, alors ils suspendent les deux enfants à égalité, alors que le vidéo montre clairement que le petit n'a eu que ce qu'il méritait. Et même pas assez quant à moi.
J'ai snappé trois fois à l'école suite à des acharnements de ce style: une fois au primaire, deux fois au secondaire.
La seule chose dont je me souvienne dans le premier cas, c'est qu'après m'être fait tambouriner le dos de nombreux coups de poings relativement inoffensifs, je me suis retourné vers le gros Bouchard et lui en ai collé une sur le nez, qui s'est immédiatement mis à saigner. Notre institutrice n'avait rien vu de ce qui était arrivé avant (les semaines, les jours et les minutes avant, j'avais eu constamment la gang à Bouchard sur le dos, toujours loin du regard des autorités) et elle nous a demandé de nous entendre. Je l'ai fait du bout des lèvres et avec amertume, le coeur rempli de rage froide face à l'injustice de la situation.
Les deux autres fois, au secondaire, c'est un peu plus flou, il y a eu comme un voile qui m'est tombé devant les yeux (comme quand on dit qu'on voit rouge) à chaque fois. De la première, la seule chose dont je me sois souvenu, c'est que j'en avais collé une à la tempe de Marco, dont la gang s'amusait à rentrer tous les plus faibles et tous les plus isolés dans les cases (comme on plaque dans la bande au hockey, mais en gang). J'ai eu la paix après. L'autre fois, pour récupérer un objet qu'on m'avait dérobé, de dépit, j'ai défoncé à deux mains la vitre de la fenêtre derrière laquelle on l'avait enfermé. C'est à l'infirmerie que je me suis "réveillé", avec les deux mains en sang que l'on tentait de nettoyer et de panser, des débris de verre m'ayant coupé. Dans tous les cas, après les événements, il y a eu des passages chez le directeur où je ne trouvais aucune formule adéquate pour me défendre des accusations injustes à mon endroit. J'étais juste méga paniqué.
Dans tous les cas, ces situations auraient pu être évitées si les personnes en charge d'un climat d'enseignement paisible et détendu pour les élèves avaient fait convenablement leur job.