Personnellement, ça ne change strictement rien à ma perception.
D'ailleurs dans tout ce qui a trait à la notion de consentement, mon avis n'a pas changé tellement depuis mes 12 ans. Dans ma tête, les prédateurs ou les «mâles alpha» qui agissent en maîtres ou en «ayant-droit» avec les femmes ont toujours été des méchants et je n'ai jamais eu le moindre doute que les femmes qui veulent quelque chose n'étaient pas parfaitement capables de le dire et d'initier le rapprochement d'elles mêmes.
Même dans la chanson de Brassens «le voyou», quand le personnage dit «elle m'a dit d'un ton sévère «Qu'est-ce que tu fais là?!» Mais elle m'a laissé faire, les filles c'est comme ça», dans mes premières écoutes, vers 10-11 ans, le personnage disait cela juste parce qu'il était un voyou; un "méchant". C'est par après que j'ai pensé que dans plusieurs cultures, notamment dans la France des années 50, il y avait effectivement un code social qui empêchait les filles d'exprimer leur désir et qu'elles devaient, au minimum, feindre le refus pour une question d'honneur et d'apparences.
Il y a certaines notions féministes qui peuvent m'étonner ou me fâcher. Surtout dans les conceptions et les analyses. Mais la notion féministe du consentement, elle a toujours été la mienne. Jamais je me suis dit «voyons! on ne pourra plus rien faire» ou des trucs de même. Pour moi, c'était juste chez les mononcles de l'époque Elvis Gratton que ça se passait (et qui sont plutôt grand-pères aujourd'hui). Ce qui m'a le plus fait tomber de ma chaise, c'est bien le fait que ça se reproduit encore chez de nombreux jeunes.
Donc pour moi, la scène n'a pas changé d'un poil depuis ma première écoute.