Ce n'est pas concluant ce que je te cite parce (1) j'ai cherché 5 minutes et (2) la science a des exigences très élevées, alors tout le monde est super prudent avant d'avancer des trucs là dessus. Ces technologies et la place qu'elles occupent sont très récentes, alors la réponse sociétale a toujours un ou deux coups de retard sur la techno.
Pourtant, tous les indices et notre niveau de connaissance montrent qu'on peut parier sans se tromper là-dessus. La science ne se base pas sur des paris, mais on peut baser un pari sur la science. Par exemple de trucs qu'on sait: L'attention a baissée, l'exposition aux écrans augmente le développement de troubles de l'attention (TDA) d'origine environnementale (et non pas génétique ou développementale), qui sont compensés par une médication chez un nombre accru d'étudiants. Les étudiants sont de moins en moins en mesure de soutenir leur attention de manière prolongée et soutenue, que ce soit à l'oral ou à l'écrit. Même des block buster du passé comme Good Bad & Ugly ont maintenant un rythme trop lent pour l'attention du public non préparé qui n'arrive plus à suivre le fil de l'histoire et à tolérer une narration plus lente. Les examens de lecture au fil des décénies ont montré que les mêmes textes étaient moins compris lors qu'ils étaient plus longs et demandaient une attention plus soutenue. Aussi, il n'existe aucune raison de penser que l'addiction aux écrans et aux médias sociaux ne suit pas les même mécanismes neurologiques que l'addiction aux drogues, au jeu et à ce genre de choses. Le système dopaminergique ultra-stimulée par l'objet de l'addiction rend les récepteurs beaucoup plus difficiles à stimuler avec des trucs normales, un peu comme un accro au porn qui a de la misère à bander avec sa femme, à moins de se sevrer. Ce sont des mécanismes hyper connus, c'est juste que les preuves dans ce cas précis vont avoir besoin de quelques années encore à arriver.
«Ils sont là pour rester que ce soit bon ou mauvais», ce n'est pas du tout l'idée que je me fais du rôle du débat social. Je comprend évidemment que les lobbys qui industrialisent et commercialisent quelque chose tiennent ce discours à propos de leurs produits «le pétrole / la cigarette / le plomb dans le gaz / les CFC /etc. est là pour rester que ce soit bon ou mauvais», mais je pense qu'on peut déterminer des bilans entre avantages et inconvénients pour chaque trucs et déterminer ensemble ce qu'on veut en faire (idéalement en maximisant les avantages et en minimisant les désavantages».
Tant qu'à moi, ces gadgets électroniques à durée de vie d'environs 2 ans n'auraient jamais dû aller en bas de 1000 ou 2000$, le coût réel de ces trucs, ce n'est pas ce qu'on paye au magasin, c'est l'environnement, les enfants esclaves dans les mines de métaux rares ou ouvriers dans les usines d'assemblage, le transport massif et polluant, les gigatonnes de déchets électroniques dont les générations futures vont être pris avec pendant des siècles et, selon toute vraisemblance, les capacités de concentration des utilisateurs. Voilà les coûts réels de ces bidules.
Et aussi le fait qu'on demande aux profs d'université de courir après ça comme un chat après un laser, comme si 10 ans c'était archaïque et périmé alors que l'Université est dépositaire du savoir accumulé pendant des millénaires et que l'horizon de son savoir va du Big bang à l'entropie de l'Univers, en passant par l'histoire géologique, l'histoire humaine, l’actuariat et les prédictions climatiques et géologiques pour les ères à venir. Sérieux, c'est vraiment rire du monde.