C'est pas une question de défiance linguistique, c'est une question de diglossie. Et la situation du Québec est particulière, parce que la situation de diglossie est double à l'échelle de l'Amérique du Nord: d'abord la dualité linguistique canadienne, où le statut de langue officielle du français ne préserve pas d'une préséance de l'anglais comme langue de gouvernance, de travail et d'échanges, et ensuite au niveau continental, où la langue anglaise conserve un statut de langue de gouvernance, de travail et d'échanges, mais où l'espagnol a une préséance en terme de locuteurs. Dans une telle situation, une promotion et une valorisation systématique du français est la seule façon de freiner un recul du nombre de locuteurs. Ce n'est pas de la défiance, c'est de la résistance.