Je ne pense pas que ce soit générationnel puisqu'il y a des gens de 10, 15 ans plus jeune que moi ici qui aiment ça aussi. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est universel non plus, mais soulignons au passage que c'est tout de même l'une des séries britanniques les plus exportées (80 pays selon Wiki).
Maintenant comment définir l'engouement... Ça ne se résume pas en une seule phrase, mais voici quelques aspects qui me viennent en tête :
-Dans un des documentaires, Gervais disait que l'Amérique admirait les winners, alors que The Office s'intéressait plutôt aux loosers. Il y en a bien sûr eu dans la télévision américaine bien avant The Office, mais je pense que c'est déjà une partie de la réponse.
- Y a aussi le malaise, les silences... On est loin de la sitcom où la chute des gags est parfois si prévisible. Je ne dis pas que le punch lui-même est prévisible, mais que la façon dont il est amené l'est. The Office c'est davantage l'inconfort, le "j'peux pas croire qu'il a dit ça". On rit pas à s'esclaffer, mais c'est très rafraîchissant.
- Le fait qu'on reconnaisse les personnages. Des John McLane ou des J.R. Ewing ça existe, mais je n'en connais pas. Des David Brent ou des Gareth Keenan ça oui j'en connais. Des types qui veulent la reconnaissance, mais qui ne sont pas prêt à founir l'effort. Qui optent toujours pour le raccourci, la voie facile ou du moins rapide et qui se pètent la gueule joyeusement. Qui font du millage sur un bon coup pendant un an, alors que d'autres n'en parleraient plus après une semaine.
- Autre chose, dans Seinfeld j'adorais le "no hugging, no learning". The Office c'est pas tout à fait ça mais ça s'en approche. Pour l'essentiel, David Brent est exactement le même homme que le jour où on l'a connu. Le no hugging est un peu moins vrai, mais il se prend très bien.
Bref, sans parler pour la planète entière, moi j'ai été renversé. La première fois que j'ai écouté l'épisode 1 je me souviens de m'être dit quelque chose du genre "Est-ce que ça va vraiment être comme ça tout le long?" C'est le genre de série que tu souhaites, mais que tu ne penses jamais voir de ton vivant.
J'ai principalement écrit sur The Office british, mais une bonne partie de ce que je dis se vérifie dans l'adaptation américaine. En ce qui a trait à cette dernière j'avais peur au départ que ça vire en sitcom standard et ça me gossait pas mal, mais j'ai trouvé les dernières saisons encore meilleures que les premières, et ça en télé c'est très rare, alors vraiment chapeau.