Fouinard: C'est drôle, je connais aussi le CIM-10 mais je dois avouer que je ne connais pas de psy qui l'utilise plus que le DSM. Ca doit dépendre des milieux.
megalo:
1- L'affaire, c'est que les psychiatres sont beaucoup plus présents en France qu'au Québec, ou du moins, n'ont pas le même rôle.
Disons, les seuls enfants en scolaire que j'ai vu entrer en contact avec des médecins psychiatres, c'est des enfants très très perturbés qui sont envoyé en hopital psychiatrique, et qui y font soit un cours séjour, soit y sont finalement scolarisé.
2 - Dernier DSM en 1994, donc presque 10 ans, oui il est vieux. Il l'avoue lui-même que même en 1994 il était plus in.
3- a) je ne connais pas beaucoup la schizophrénie. Dans mon domaine, on peut cependant poser une conclusion en disant "hypothèse de" ou "à risque de développer un trouble XYZ", qui est a confirmer ensuite avec le suivi, parce qu'on a beaucoup de marqueurs et qu'on le soupçonne fortement, mais qu'il est encore tôt. Je sais également qu'il y a des études pour Alzheimer et Parkinson pour tenter de détecter ces maladies dans les premiers stades, avant que les symptômes "full-bloom" apparaissent.
Ca s'est toujours fait, et c'est justement mieux de mettre une hypothèse que de ne rien dire/poser immédiatement la conclusion. J'imagine que c'est similaire mais vraiment, il faudrait demander à Christophe, il travaille plus avec les cas psychiatriques.
b) troubles bénin, c'est toi qui le dit. Ce qu'il fait dans l'article, c'est ce que toute personne fait en lisant doctissimo ou dans toute classe de médecine: se dire que dans le fond, on a ces symptômes là. C'est toujours une question de degré. Le nouveau DSM ne sera pas un abaissement des critères, mais comme dit Jay, plutôt une approche par spectre. Une personne peut par exemple être dans le spectre de la maladie, mais avoir des symptômes très très légers. Cela ne veut pas dire qu'on va vers une médication ou un traitement automatiquement, mais elle peut modifier sa vie pour par exemple, contrôler certains symptômes ou certaines habitudes.
c) il n'y a pas vraiment d'inflation des diagnostics, même qu'il y a de plus en plus une sensibilisation au "surdiagnostic".
Dans tous les cas, ce n'est pas souvent un diagnostic qui va donner accès à des services ou en couper, sauf pour les cas sévères. (Par exemple, un trouble du langage, tant qu'il n'est pas sévère, il n'a pas d'argent du gouvernement pour des services, mais un enfant modéré, par exemple, a du service quand même dans son milieu scolaire, selon les ressources. De l'autre coté du spectre, qu'on diagnostic plus de cas "légers" ne change rien, on a pas assez de ressources pour leur offrir du service, diagnostiqué ou non.)