De mon côté, consommation boulimique de documentaires cette semaine.
D'abord,
Wasteland, tel que suggéré par Pédoncule, sur la démarche de Vik Muniz auprès des travailleurs du Jardim Gramacho, au Brésil, le plus gros dépotoir à ciel ouvert au monde. Je l'ai vu dimanche matin alors que j'étais pas mal fatiguée et malade, alors j'avoue ne pas avoir été aussi attentive que d'habitude, mais j'ai trouvé que le film mettait vraiment en lumière les bienfaits de l'art dans une collectivité instable. Même si le documentaire est de facture assez traditionnelle, les "personnages" mis en scène par Muniz sont particulièrement touchants et leur histoire donne une autre dimension au film.
J'ai finalement vu
Bobby Fischer Against The World, documentaire excellent pour les gens qui aiment les films qui mettent en scène un personnage un peu étrange pour le suivre dans son délire. Dans le cas présent, on suit Bobby Fischer du championnat mondial des échecs de 1972 jusqu'à sa mort, en Islande. Le film tourne évidemment autour de la déchéance de Fischer, sur son esprit qui craque, sur ses délires paranoïaques et son attachement au Protocole des sages de Sion qui aura fini par faire de lui un conspirationniste. Il y a des choses qui m'ont surprise, dont je n'étais pas du tout au courant, comme les appels qu'il a fait à la radio publique aux Philippines (où il vivait en exil) qui célébraient les attentats du 11 septembre. Enfin, si le film est intéressant, ce qui en fait un documentaire extraordinaire, c'est que la majeure partie du film est entrecoupée de photos de Harry Benson, qui a été très proche de Fischer pendant presque toute sa vie, et qui est un portraitiste extraordinaire. Certains clichés, comme celui de Fischer qui perd son premier match contre Spassky après avoir fait un mouvement de débutant, parlent presque plus que le propos du film lui-même. J'ai adoré.
Aussi, j'ai revu deux films, dont
Au Chic Resto Pop, un documentaire de 1991 sur un groupe d'assistés sociaux qui se reprennent en main afin de fournir des repas à bas prix aux gens du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Si le film offre un point de vue intéressant sur la réinsertion sociale de gens qui étaient sur l'aide sociale depuis des années, je l'ai surtout réécouté pour sa musique ! La démarche du film comprenait, aussi, de faire écrire les gens sur leurs épreuves et leur vie, et aidés de Steven Faulkner, ils ont mis le tout en musique. Ça donne des résultats vraiment intéressants dans certains cas.
(Un exemple à 23:50 du film.)
Aussi, visionnement de
Vous n'aimez pas la vérité - Quatre jours à Guantanamo, que j'avais déjà presque vu au complet, sur l'interrogatoire d'Omar Khadr mené par la Défense Nationale canadienne. Le film est composé de la bande vidéo de l'interrogatoire et entrecoupé d'entrevues avec des proches de Khadr et d'anciens co-détenus. C'est, en gros, une dénonciation de sa détention et de la violence psychologique à la base de cet interrogatoire, mais c'est aussi très éclairant sur "l'autre côté de la médaille", c'est-à-dire sur les sentiments d'Omar Khadr par rapport à sa propre situation.
Disponible sur le
site web de Canal D.