Je reconnais le phénomène, mais dès que j'ai voulu aller au-delà de la question du viol, qui ne me semble pas être au centre du problème comme l'expression le prétend, Simone a rejeté mon intervention du revers de la main en disant que je mélangeais les choses, quand pour moi, lorsque l'on parle de ce genre de choses, il est important d'y amener une perspective historique pour en comprendre les causes directes et indirectes et de tisser des liens avec d'autres comportements sociaux. Je ne comprends pas pourquoi il est si important d'accepter que le viol est quelque chose de banalisé à partir de quelques exemples disparates qui mis côte à côte semblent représenter un phénomène imposant quand des milliers d'autres exemples prouvent le contraire.
Je n'ai pas "rejeté ton intervention du revers de la main".
L'essentiel de ton argumentaire repose sur le fait que le vrai problème de notre société est que les rapports hommes-femmes ont évolué trop rapidement pour que nos codes sociaux évoluent/suivent le même rythme.
Tu as effectivement introduit une perspective historique, mentionnant notamment que c'est difficile de dire que les manifestations de cette (ce que tu appelles) "soit-disant" culture ont augmenté par rapport à une époque pas si lointaine où on ne parlait pas du tout de sexualité et où les femmes n'étaient pas libres de mener leur existence comme bon leur semblait.
Je t'ai répondu que je trouvais qu'il y avait effectivement un problème avec le peu de place qu'on laisse à l'homme en société (j'ai notamment dénoncé le fait que le système scolaire est conçu pour les filles et que les garçons en souffrent beaucoup, et j'ai approuvé Splatch quand il a parlé de la représentation de l'homme dans les publicités québécoises, bref, je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il y a un enjeu de société là). Je ne considère pas que la perspective historique soit pertinente parce que l'idée n'est pas de savoir s'il y a plus de violences sexuelles ou non, l'idée est de prendre conscience qu'on laisse la violence sexuelle laisser sa marque sur les discours dominants qui émanent de nos sociétés et qu'on risque, à cause de ça de banaliser la violence sexuelle (en foi de quoi, j'ai essayé de montrer des exemples qui prouvent que c'est à tout le moins plus répandu et banal qu'on pense de trivialiser la violence sexuelle).
Donc, en réponse à ton argument, je ne considère pas que l'hypothèse de l'évolution des rapports hommes-femmes suffisent pour expliquer ce genre de représentations parce que:
- la culture du viol touche autant les hommes que les femmes, même si les femmes sont plus souvent présentées en position de faiblesse
- la culture du viol s'exprime aussi dans des contextes gays/lesbiens ou sexuellement ambigus, où les relations de pouvoir hommes-femmes n'ont rien à faire.
Bref. J'ai lu chacune de tes interventions, et je trouve que ton argument touche un bon point de société, mais qu'il n'a pas grand chose à voir avec la culture du viol.
De ton côté, tu m'accuses de bâcler ma réflexion, d'avoir une idée fausse (une définition fausse, je pense?) de la culture et d'être pessimiste, et tu réponds à mes messages avec sarcasme.
Je doute que ce soit moi qui "rejette tes interventions du revers de la main".